Les hauts talons : à réserver aux grandes occasions
Atouts charme et armes de séduction incontestables, les chaussures à hauts talons modifient la silhouette : jambes plus effilées, mollets galbés, accentuation de la cambrure du dos mettant plus en valeur les fesses et la poitrine…
Cependant, ces changements posturaux modifient la manière de marcher, augmentent les contraintes exercées sur les muscles et les articulations et peuvent être à l’origine de douleurs et de lésions des pieds, des chevilles, des genoux, des hanches et du dos.
Le port de hauts talons induit tout une série de changements posturaux qui ne sont pas sans conséquence sur la santé et le bien-être de celles qui les portent :
1. Commençons par l’augmentation des contraintes exercées sur les avant-pieds. Alors que ceux-ci sont « prévus » pour supporter 40% du poids de notre corps, on observe une forte augmentation du poids porté par les avant-pieds lorsque la hauteur des talons augmente (75% du poids du corps supporté par les avant-pieds pour des talons de 6 cm, 90% pour des talons de 10 cm). De plus, des contraintes biomécaniques (pronation de l’avant-pied) s’exercent sur la première tête métatarsienne.
Conséquences : déformations des orteils (hallux valgus et griffes d’orteils étant les plus connues), névrome de Morton (compression d’un nerf), métatarsalgies, arthrose, etc.
2. En position surélevée, l’arrière-pied (le talon) a tendance à partir vers l’extérieur (en « inversion »), ce qui rend la cheville d’autant plus instable et augmente le risque d’entorse de cheville et de chutes.
3. Les hauts talons forcent aussi la cheville en flexion plantaire, ce qui combiné à une flexion plus forte des genoux, va entraîner une réduction significative de la longueur et de la tension des muscles des mollets (les gastrochnémiens). Les mollets devront par conséquent fournir un travail plus important pour maintenir notre posture et nous permettre de marcher.
Tendinites d’Achille, tendon d’Achille court entraînant des difficultés à poser le talon au sol et douleurs musculaires dans les mollets sont des plaintes fréquemment rencontrées chez les femmes portant régulièrement des talons hauts.
4. Les genoux ne sont pas épargnés non plus. La flexion accrue des genoux peut provoquer des douleurs au niveau de la rotule. Les genoux se déportent également plus vers l’extérieur (genoux varum ou jambes plus arquées), ce qui a pour effet d’augmenter les contraintes et donc l’apparition d’arthrose sur la partie médiale des genoux.
5. En marchant avec des hauts talons, les muscles abducteurs des hanches sont plus sollicités également. La position des hanches est modifiée et les contraintes augmentées.
6. Enfin, le bassin bascule vers l’avant (« antéversion » du bassin) et on observe une accentuation de la lordose lombaire (cambrure dans le bas du dos). Les muscles érecteurs de la colonne vertébrale doivent travailler plus et des douleurs dorsales peuvent apparaître.
En conclusion, même si l’adage dit qu’il faut souffrir pour être belle, il est conseillé de porter vos hauts talons avec modération, de les réserver aux grandes occasions et d’opter au quotidien pour des chaussures dont les talons ne dépassent pas 4 cm de hauteur.